L'Académie africaine des sciences veut encourager le retour des cerveaux africains expatriés, notamment grâce à des bourses pour les postdoctorants. Son directeur exécutif, Nelson Torto, explique pourquoi.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Nelson Torto. Je suis le directeur exécutif de l’Académie africaine des sciences. Nous sommes installés à Nairobi, au Kenya, et je suis originaire du Botswana.
Pourquoi le retour des jeunes scientifiques Africains est-il important pour vous ?
L'une des raisons pour lesquelles les jeunes vont étudier en Europe, c’est que l'environnement est plus riche pour apprendre. Mais bien entendu, parce qu’ils viennent d’Afrique, nous voulons qu’ils reviennent et qu’ils travaillent sur le continent. Je pense qu’il est très important qu’ils rapportent leurs connaissances, et qu’ils travaillent sur les problématiques de leur pays.
Que faites-vous pour aider les jeunes Africains à rentrer ?
À l’AAS, nous avons beaucoup de programmes, dont certains financent des postdoctorats. Grâce à cela, nous pouvons les aider à s’installer dans différentes universités, partout en Afrique. Nous travaillons avec 46 pays, et nous avons financé un très grand nombre de postdoctorants et de doctorants. Avec ce réseau, nous créons un environnement, dans lequel ils peuvent contacter des personnes au même niveau qu’eux dans leur carrière.
Que faut-il faire pour que plus d'entre eux reviennent ?
L'un des points important est que les jeunes qui affrontent les mêmes problèmes se connaissent entre eux. Les choses avancent mieux lorsque les jeunes échangent sur les réalités qui les concernent, parce qu’ils vivent souvent les mêmes. Nous voulons leur fournir une plateforme pour créer des réseaux. Nous voulons également être certains qu’ils puissent rentrer, et s’adapter lorsqu’ils rentrent. Il faut aussi les soutenir pendant un moment, parce qu’il est difficile pour quelqu’un de démarrer. Parfois, lorsqu’ils arrivent dans un département de recherche, il n’y a pas de mentor ou de personnes qui font les mêmes choses qu'eux. Donc les soutenir est très important.
Quelle est la priorité pour le retour des jeunes Africains ?
Nous discutons avec nos partenaires, les Instituts américains de la santé, la fondation Bill et Melinda Gates… Nous espérons créer un programme pour soutenir des jeunes diplômés pendant deux ou trois ans. Parce que parfois, certains font des postdoctorats, mais n’ont pas d’aide pour débuter comme scientifiques où dans le domaine qui les intéresse. Ce programme que nous voulons créer les aiderait à s’installer dans leur domaine. Et c’est très important.
Propos recueillis par Anthony Audureau