Jeunes chercheurs

Alpha Keita : « Rentrer en Afrique n'était pas un choix délibéré »

Retourner travailler en Afrique après ses études peut-être le fruit du hasard. Chercheur au Sénégal alors que l'épidémie d'Ebola débute en Guinée, son pays d'origine, Alpha Keita a décidé d'employer ses compétences pour lutter contre la maladie sur place.

Qui êtes-vous ?

Je suis Alpha Keita. J’ai une formation de base de médecin, et un doctorat en microbiologie de l’université de Marseille. Actuellement je suis chercheur de l’université de Montpellier, affecté au sein de l’unité de recherche sur le VIH à l’IRD de Montpellier.

Pourquoi êtes-vous allé en Europe pour votre doctorat ?

Après mes études de médecine en Guinée, je voulais devenir chercheur. Et particulièrement en microbiologie des maladies infectieuses. Et c’est quelque chose que je ne pouvais pas faire chez moi parce que, tout simplement, le cursus n’existait pas à l’université. Donc la seule possibilité qui s’offrait à moi était de m’expatrier dans un pays où je pouvais obtenir ce diplôme et exercer le métier dont j’avais toujours rêvé. Le choix de la France apparaissait comme une évidence en étant francophone. C’est l’une des raisons qui m’ont amené à choisir la France pour faire mes études.

Pourquoi avez-vous choisi de revenir en Afrique après votre doctorat ?

Ce n’était pas un choix délibéré. Après mes études en France, j’ai eu un premier séjour post doctoral au Sénégal. Et pendant ce premier séjour, il y a eu l’épidémie d’Ebola en Guinée. Ensuite je me suis retrouvé dans une équipe où l’on développait des projets sur Ebola. Grâce à cela, je reviens en Guinée régulièrement pour développer des travaux de recherche sur Ebola. Donc, c’est juste professionnel, ça n’a rien de délibéré.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Ce n’est pas facile bien sûr. On peut même dire que c’est très difficile parce que développer des travaux de recherche, particulièrement dans le contexte guinéen, relève d’un parcours du combattant. Ce n’est pas l’endroit où l’on va s’asseoir pour dire que l’on a tant, un financement quelconque d’un organisme quelconque du pays pour développer ses travaux de recherche. Les travaux de recherche que je développe au pays sont soutenu par des institutions extérieures. Donc les choses fonctionnent parce qu’il y a un soutien derrière. Est-ce que ça se passerait de la même façon si ce soutien n’existait pas ? C’est la question qu’on se pose. Personnellement, je répondrais non. Sans ce soutien, je pense que les travaux de recherche que je développe en Guinée auraient du mal à se mettre en place.

Que diriez-vous aux jeunes Africains qui font leur doctorat en Europe et veulent retourner en Afrique ?

Moi je dirais : "Lancez-vous". Aujourd’hui tout le monde le dit, on ne réinventera pas la roue. Mais les choses dans le futur vont se passer en Afrique. Donc il faut être là en ce moment, participer à l’émergence d’une recherche véritable en Afrique. Et aussi pousser les politiques à nous aider à développer nos activités de recherche de façon pérenne et efficace sur le terrain.

Propos recueillis par Anthony Audureau

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