Spécialisé dans les sciences des données, Axel Ngonga a quitté le Cameroun pour l'Allemagne afin d'obtenir son doctorat. Aujourd'hui professeur à l'université de Paderborn, en Allemagne, il reste mesuré sur la question du retour en Afrique.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Axel Ngonga, je suis professeur de data sciences à l’université de Paderborn, en Allemagne. J’ai grandi au Cameroun et j’ai fait mes études en Allemagne, à Leipzig.
Pourquoi êtes-vous parti étudier en Europe ?
J’ai étudié l’informatique. Et étudier l’informatique au Cameroun auparavant était plutôt théorique, on ne faisait pas de pratique. Je voulais étudier de telle façon que je fasse de la pratique et la théorie. Et ce n’était pas vraiment possible au Cameroun, donc j’ai dû choisir une autre université.
Pourquoi ne pas avoir fait le choix de rentrer en Afrique après votre doctorat ?
La raison est plutôt simple. Quand on fait le type de recherche que je fais, on a besoin de beaucoup de ressources. J’utilise des serveurs, je fais dans le big data comme on l’appelle aujourd’hui. Et j’ai besoin de serveurs qui valent à peu près un quart de million d’euros. La majorité des universités au Cameroun ou en Afrique ne donneraient pas cet équipement, c’est le problème.
Avez-vous des projets de retour ?
Le retour, ça dépend comment on définit ça. J’aime bien avoir plusieurs possibilités. Je veux collaborer avec le plus de gens possibles en Afrique, définitivement.
Que diriez-vous aux jeunes africains qui font leur doctorat en Europe ?
C’est bien d’être un idéaliste, ça c’est sûr, mais il faut aussi penser à la recherche internationale, la recherche mondiale. On veut montrer une certaine qualité de recherche. Donc être sûr qu’on a planifié son retour correctement, qu’on a les ressources dont on a besoin, mais ne pas oublier qu’il y a un tas de cerveaux géniaux en Afrique. Ce ne sera pas un problème de trouver des gens avec qui travailler, le problème c’est en général plus les ressources. Ça il faut planifier en avance.
Propos recueillis par Anthony Audureau