Originaire du Mali, Hamidou Tembine a obtenu son doctorat en France avant de devenir professeur à l'université de New York, aux États-Unis. Aujourd'hui, le mathématicien souhaite revenir s'installer en Afrique, mais pas à n'importe quelles conditions.
Qui êtes-vous ?
Je suis Hamidou Tembine, je suis professeur à l’université de New-York et je travaille sur la théorie des jeux et ses applications dans les domaines de l’énergie, des transports et des télécommunications.
Pourquoi êtes vous venu étudier en Europe ?
J’ai quitté l’Afrique parce que j’ai eu des opportunités à travers des olympiades. J’ai obtenu une bourse pour aller étudier en France. Et donc j’ai choisi cette opportunité et je suis allé faire mes études universitaires en France.
Pourquoi n'êtes vous pas revenu après votre doctorat ?
Une fois que j’ai fini mes études, j’avais l’intention de revenir en Afrique, m’implanter là-bas et faire mes recherches en Afrique. Mais la situation ne s’est pas présentée jusqu’à maintenant. Mais nous sommes toujours en discussion jusqu’à présent pour ce retour. Nous sommes surtout en train de préparer ce retour parce que ça ne se fera pas tout d’un coup. Il y a tout un processus de préparation et nous sommes en train de mettre en place les collaborations pour préparer le retour complet, progressif sur le long terme.
Quels sont les obstacles à ce retour ?
Parmi les difficultés, il y a les données. C’est-à-dire que nous apprenons des choses théoriques, tel est mon cas. Et à partir de la théorie nous devons aller collecter des données sur le terrain. C’est-à-dire mettre en pratique. Et il s’avère que pour collecter ces données il faut un certain nombre d’équipements. C’est le minimum. Souvent on ne l’a pas. Il faut aller chercher le financement adapté. Et quand on revient d’Europe, trouver les financements à partir d’Afrique ce n’est pas tout à fait simple, et c’est pour cela que la procédure prend énormément de temps. Donc nous lançons des collaborations universitaires et il y a aussi quelques groupes industriels qui nous soutiennent. Petit à petit nous sommes en train de construire des écoles d’été et des contacts locaux.
Propos recueillis par Anthony Audureau