Connie Nshemereirwe a obtenu son doctorat aux Pays-Bas avant de revenir dans son pays natal : l'Ouganda. Nous lui avons demandé pourquoi lors de la Rencontre Internationale du Next Einstein Forum, à Kigali, au Rwanda.
Qui êtes-vous?
Je m’appelle Connie Nshemereirwe, je viens de Kampala en Ouganda. Actuellement, je dirige ma propre société. Je créé des ressources numériques pour l’alphabétisation des jeunes enfants.
Pourquoi êtes-vous allée faire votre doctorat en Europe ?
J’ai débuté mes études par une licence en génie civil. Lorsque je suis arrivée en master, j’ai décidé de changer de voie, et de faire des sciences de l’éducation. Mais dans mon pays aucune université ne m’aurait acceptée sans une licence en sciences de l'éducation. Alors j’ai cherché en dehors de l’Afrique. J’ai trouvé un programme très intéressant aux Pays-Bas, où j’ai fait mon master en 2004. Six ans plus tard j’y suis retournée pour faire mon doctorat parce que j'avais trouvé un très bon directeur de thèse pour le sujet que je voulais traiter.
Pourquoi avez-vous choisi de revenir en Afrique ?
Après avoir fait mon doctorat aux Pays-Bas, et y avoir appris beaucoup sur le système éducatif, je sentais qu’il était nécessaire pour moi de revenir en Afrique, en Ouganda, et d'aider les décideurs, les ministères et les enseignants à améliorer la situation. Donc je devais rentrer.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
C'était facile de rentrer : je suis juste partie ! Mais une fois rentrée, je travaillais dans une université assez récente, l’université des Martyrs d’Ouganda. Et je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas grand monde pour m’aider à progresser dans ma recherche. Je me suis aussi rendu compte d'un écart entre le fonctionnement des universités et les besoins de la société. Donc il y a un an et demi j’ai décidé de quitter l’université et d’utiliser mes connaissances pour travailler avec les politiques, les enseignants, les parents et les enfants pour créer un produit qui réponde directement au problème.
Que diriez-vous aux jeunes Africains en doctorat en Europe pour les encourager à revenir en Afrique ?
Avec YASE, j’espère pouvoir encourager ou inspirer des jeunes Africains qui font leur doctorat en Europe pour qu’ils reviennent en Afrique. Il y a beaucoup d’opportunités, et en plus de cela, c’est notre devoir de servir tous les Africains.
Propos recueillis par Anthony Audureau