L'une des fondatrices de l'association Black Women in Science explique ses objectifs et ses motivations
Je m’appelle Mantombi Ngoloyi. Je suis sud-africaine et je suis actuellement en doctorat à l’université Paul-Sabatier à Toulouse.
Pourquoi avez-vous choisi d’aller en France pour votre doctorat?
Il y a deux raisons, personnelle et académique. D’abord, j’ai toujours rêvé de voyager, et la France a toujours été l’endroit où je voulais aller et donc j’ai vraiment eu de la chance d’être impliquée dans ce projet. Ensuite, il y a une raison académique, parce que j’étais intéressée par ce projet spécifique et aussi par l’équipe avec laquelle je travaille, qui est l’équipe de recherche de Kromdraai. Et nous travaillons actuellement dans le "Berceau de l’Humanité", dans le site fossile de Kromdraai.
Qu’envisagez-vous de faire après votre doctorat?
Mon projet est de revenir en Afrique du Sud. Je peux travailler sur un projet qui est basé en Afrique du Sud, et qui contribue constamment à la communauté scientifique sud-africaine, mais je suis aussi très motivée par les relations académiques entre les universités d’Afrique du Sud et d’autres pays. Donc s’il y a un moyen d'allier les deux, c’est vraiment ce qui m’intéresse. Mais je suis aussi très consciente du problème des étudiants qui ne reviennent pas dans leur pays d’origine et je réfléchis aussi à des solutions à ce problème.
Justement, vous avez créé l’association Black Women in Science : de quoi s’agit-il?
Ce que nous voulons vraiment faire avec Black Women in Science c’est changer les représentation sur les chercheuses. Sortir des représentations limitées : « c’est comme cela que doit être une chercheuse. » Parce qu’il y a cette idée de la façon dont doit être un chercheur, et que c’est un domaine dominé par les hommes, les hommes blancs. Ce que nous essayons de faire, c’est de comprendre pourquoi une femme noire ne poursuit pas ses études en science. Est-ce un manque d’intérêt? Sinon, quels sont les vraies raisons, comment peut-on les traiter et créer une nouvelle image holistique de la femme scientifique?
Propos recueillis par Luc Allemand