C'est alors qu'il était encore étudiant ingénieur qu'Arthur Zang a commencé la mise au point d'un dispositif d'électrocardiographie à distance.
« En 2009 j’étais étudiant à l’École Polytechnique de Yaoundé et j’étais très curieux de savoir comment je pouvais utiliser mes compétences d’élève ingénieur pour développer des applications médicales. J’ai donc décidé de faire un stage à l’hôpital général de Yaoundé, au service de cardiologie, où j’ai rencontré le professeur Samuel Kingué, qui m’a initié au traitement numérique du signal cardiaque.
C’est une discipline où on applique un ensemble de formules au signal, qui est une fonction du temps, pour en retirer les différentes informations nécessaires à l’interprétation des signaux cardiaques, pour savoir si le cœur fonctionne normalement.
Nous avons travaillé énormément avec le professeur Kingué, et mon mémoire d’ingénieur à l’École Polytechnique de Yaoundé en 2010 a porté sur la réalisation d’un logiciel dont vous avez là une capture d’écran. Il permettait d’enregistrer un signal cardiaque, de détecter les battements de cœur, de calculer la fréquence cardiaque et de transférer ces données pour une interprétation à distance afin de réaliser les examens cardiaques pour un patient dans un hôpital et obtenir leur interprétation même si le cardiologue ne se trouvait pas dans l’hôpital lui-même.
Après ce mémoire d’ingénieur, je vais m’inscrire en recherche a l’École Polytechnique dans un cycle qu’on appelle le DEA, un diplôme qui vient juste avant le doctorat. Pendant un an et demi, je vais travailler pour améliorer mes recherches. L’objectif de cette recherche sera de fournir un équipement complet, une solution qui intégrerait en même temps le logiciel et le matériel pour qu’on n’ait pas à installer le logiciel sur un ordinateur. Quelque chose de beaucoup plus complet.
Ce que vous avez là, ce sont les deux premier articles que nous avons publiés pendant nos recherches. Un premier article sur le traitement numérique du signal cardiaque, c’est-à-dire la détection des battements de cœur, le filtrage, le calcul des différents intervalles entre les battements de cœur et également la transmission du signal.
Lorsque l’on transfère un signal cardiaque, par exemple d’un capteur vers un téléphone en utilisant une technologie comme le Bluetooth, quels résultats obtient-on ? Est-ce que l’on parvient fidèlement à transférer tous les échantillons du signal ? On a publié ces deux articles, avec aussi la transmission au niveau du réseau téléphonique mobile. Et après ces deux articles, nous avons commencé la réalisation du prototype du Cardiopad.
Nous avons obtenu un prêt bancaire de 600 000 francs CFA au Cameroun, ce qui nous a permis de commander les différents éléments matériel nécessaires à l’assemblage du prototype. Ce que nous avons fait pendant l’année 2010-2011. Nous avons terminé le prototype en décembre 2011. Ce que vous avez là, c’est le prototype du cardiopad, un an et demi après les débuts des recherches en DEA.
Après cela nous avons réalisé une démonstration et nous avons commencé à promouvoir le projet, qui a donné naissance à une entreprise plus tard. Ça, c’est la première équipe qu’on a formée, un an et demi après le début du DEA, pour continuer le développement de l’appareil et le mettre à la disposition des hôpitaux. »