L'épidémie d'Ebola en Guinée a etraîné une réorientation, des bactéries et des parasites, vers les virus.
« Tous ces travaux que j’ai réalisés étaient passionnants. Donc je suis resté en train de faire ces travaux là.
Entre-temps l’épidémie de la maladie à virus Ebola tombe sur la Guinée. C’est mon pays d’origine. Moi je travaillais au Sénégal. J’étais sur les bactéries, j’étais sur les parasites et je faisais tout, sauf ce que je pouvais aller faire en Guinée pour rendre service à mon pays, c’est-à-dire travailler sur les virus.
Un beau jour de septembre 2014, j’étais au Sénégal, je prends mes congés, je reviens en France où j’ai ma femme et mes enfants, qui vivent à Toulouse ici.
Je passe mes vacances et au retour de mes vacances, à l’aéroport de Dakar, on me bloque. On me dit : « La frontière est fermée malheureusement entre le Sénégal et la Guinée, et toutes les personnes qui sont détentrices d’un passeport guinéen doivent être mises en quarantaine dans une zone de transit. »
J’ai dit : « Mais moi ça fait plus d’une année que je ne suis pas allé en Guinée. Je ne présente pas plus de risque qu’un touriste avec un passeport français qui viendrait de la France. Donc vous pouvez me laisser passer parce que je viens pour travailler. » Et les gendarmes me disent : « Non, ce n’est pas possible. »
Il a fallu que je passe un coup de fil à un de mes responsables à l’unité, le docteur Cheikh Sokhna, qui s’est déplacé et a justifié le fait que je travaille à l’Institut de Recherche pour le Développement. Et on m’a laissé passer.
Donc j’arrive au Sénégal. Mais depuis ce jour, je n’ai plus jamais enlevé de ma tête que je ne peux plus rester au Sénégal pour travailler.
Je suis resté encore quelques mois, et à partir de février 2015 je suis revenu en France. J’ai réussi à changer d’unité, de chef d’équipe, et je suis venu travailler dans l’équipe de Eric Delaporte, qui développait des projets en Guinée sur Ebola.
Lorsqu’on a commencé il m’a soutenu dans un fait. Je suis venu le voir pour lui dire : « J’ai envie d’agir sur l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Guinée ». Mais je ne savais pas comment faire.
Il m’a donné des idées. L’une des idées c’était de m’engager comme volontaire. Cette idée là, je l’ai prise tout de suite à la lettre.
Il y avait l’EPRUS, l’établissement français de préparation aux urgences sanitaire, qui envoyait des gens à l’époque pour travailler sur la maladie à virus Ébola, aider à la prise en charge des patients, aider aux diagnostic. Donc je me suis engagé comme volontaire avec l’EPRUS, en tant que micro biologiste pour faire du diagnostic de la maladie à virus Ebola. »