Les personnes qui ont survécu à Ebola auront-elles des séquelles à long terme?
« Nous avons développé en Guinée le projet POSTEBOGUI. C’est un projet qui nous permettait de suivre les guéris de la maladie à virus Ebola. L
a maladie à virus Ebola en Guinée a quand même fait plus de 2 000 morts, plus de 3 000 cas rien que pour la Guinée. À l’échelle de tous les pays touchés, on a eut plus de 28 000 cas d’infections et plus de 11 300 décès. C’était une épidémie sans précédent. Du jamais vu dans le monde depuis la découverte du virus en 1976.
Et les questions que nous nous sommes posé à l’époque, que d’autre chercheurs s’étaient posées, mais ils n’avaient pas le matériel que nous nous avons pour faire ce travail là étaient : ces guéris de la maladie à virus Ebola qu’est ce qu’ils deviennent ? Est ce que lorsqu’ils n’ont plus de symptômes de la maladie on peut les considérer comme guéris ? Ou bien est-ce que ce sont des personnes qui plus tard peuvent développer des séquelles liées à leurs maladies ? Est ce que, comme pour certaines maladies virales, il pourrait y avoir dans les fluides prélevés chez ces personnes une persistance du virus ? On l’a vu dans le cas du VIH, on l’a vu dans le cas de zika, que le virus persiste dans certains types de fluide et que ça peut même être à la base d’une contamination d’un individu à un autre.
Donc nous nous sommes posé toutes ces questions. On est allé au-delà, on s’est posé d’autres types de questions sur d’autres populations A la suite de ces différents projets, et avec le soutien des différents instituts notamment l’INSERM, l’IRD et l’université de Conakry ainsi que l’Institut national de santé publique (INSP) de Guinée, nous avons réussi à mettre en place un premier laboratoire à l’INSP.
Ce laboratoire nous permettait d’analyser les échantillons que nous avons prélevés dans le cadre des différents projets que nous avons mis en place en Guinée. Ce laboratoire de virologie moléculaire, à la base c’était une pièce vide que l’institut avait mis à notre disposition. Et grâce aux soutiens des institutions que j’ai citées précédemment, nous avons réussi à avoir ce laboratoire ultra moderne qui aujourd’hui permet de faire du diagnostic des fièvres hémorragique. Mais on s’est pas arrêté là. »