Jeunes chercheurs

Daniel Egbe : « Le réseau scientifique ANSOLE promeut l’énergie solaire en Afrique »

Qui êtes-vous ?

Je suis Daniel Ayuk Mbi Egbe. Je suis professeur de chimie organique, d’origine camerounaise. Et je suis le fondateur du réseau africain pour l’énergie solaire ANSOLE. Je vis depuis 26 ans en Allemagne. J’ai commencé mes études au Cameroun, à l’université de Yaoundé 1, où j’ai eu la licence en physique-chimie. Et puis en 1992, je suis allé en Allemagne, faire le système allemand : d’abord le Diplôme allemand, qui est l’équivalent du master, après le doctorat, et enfin l’habilitation en chimie organique.

Qu’est-ce que ce réseau Africain pour l’énergie solaire ?

Le réseau africain pour l’énergie solaire, ou African Network for Solar Energy, a pour but principal la formation, la recherche et la promotion des énergies renouvelables en Afrique. Comme je disais, c’était une idée africaine, initiée par moi et d’autres africains. L’idée est née du fait que j’avais constaté pendant une conférence consacrée aux énergies renouvelables à Sousse en Tunisie, en novembre 2010, qu’il y avait un chercheur éthiopien, qui n’était pas connu par les organisateurs tunisiens, dû au fait qu’il est anglophone, et les tunisiens sont francophones. Cette barrière linguistiquev est un frein pour le développement de l’Afrique. Alors on s’est dit : « Il faut surmonter cette barrière, au moins écarter cette barrière en créant un réseau qui lie l’Afrique sans tenir compte de la langue. » Nous avons créé le réseau ensemble, dans le but d’encourager la coopération interafricaine. Et aussi en même temps de promouvoir les énergies renouvelables.

À quoi sert ce réseau ?

Nous avons trois buts principaux. D’abord la formation des techniciens. Parce qu’on s’est dit que si l’Afrique doit résoudre son problème énergétique, nous devons utiliser l’énergie solaire qui est abondante, qui est présente, qui est un don de Dieu. Mais pour cela il faut des gens qualifiés sur le terrain. C’est notre premier but : former un personnel qualifié, les techniciens qualifiés dans le domaine des énergies renouvelables. Et deuxièmement, promouvoir la recherche, la recherche pratique ; Je veux insister là-dessus. Parce que nous savons dans les universités africaines, les universités d’Afrique subsaharienne en dehors de l’Afrique du Sud, la recherche est principalement théorique, et avec la théorie nous ne pouvons pas développer un continent. Alors nous essayons de promouvoir la recherche expérimentale. Le troisième but c’est de faire le marketing, la promotion des énergies renouvelables en général, en faisant des interviews comme celui-ci, et passer à la télé, à la radio, la presse écrite.

En pratique, comment vous y prenez-vous ?

Nous organisons beaucoup de manifestations, des conférences scientifiques. Nous avons organisé plus de 20 conférences jusqu’à présent, dans 13 pays africains, alors je suis très fier de cela. Pas seulement des conférences mais aussi des écoles d’été où nous rassemblons des gens. Et non seulement ils écoutent des bons exposés mais ils ont en même temps la possibilité d’avoir une formation pratique. Et je remercie la fondation Volkswagen qui finance nos écoles d’été. Ils ont eu à financer déjà 3 et puis nous aurons une quatrième école en 2019 en Namibie, à Windhoek. Et d’autre part, nous donnons aussi des bourses. Nous avons trois types de bourses. La bourse sur place, « Ansol Sur-Place scholarship », qui permet à l’étudiant africain de rester dans son université mais d’être soutenu par le réseau Ansole, afin d’aboutir à son master ou à son doctorat. Le deuxième type c’est une bourse interafricaine où l’étudiant a deux superviseurs, dans son pays d’origine et dans un autre pays africain. L’idée derrière, c’est vraiment de promouvoir la coopération inter africaine. Comme je disais, entre les pays francophones et les pays anglophones, il existe certaines coopérations mais ce n’est pas intensif. Alors nous sommes de l’avis que dans le domaine des énergies renouvelables, nous devons intensifier la recherche scientfique inter africaine. Le troisième c’est une bourse qui amène l’étudiant en Europe, ou dans le futur aussi en Amérique latine, surtout dans la formation expérimentale, la formation pratique. Dans ton pays d’origine tu n’as pas la possibilité de faire une recherche expérimentale de haute qualité. Alors tu peux avoir la bourse Ansole pour venir passer 6 mois, un an, ça dépend, de ta recherche.

Propos recueillis par Jean-Bruno Tagne

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