Un microscope en source ouverte présenté il y a deux ans a été utilisé récemment par un médecin camerounais pour analyser des prélèvements cellulaires.
« Quelques exemples. Vous avez ici un microscope qui a un peu les couleurs d’Ikea mais qui n’est pas fait en Suède. Ça a été développé par le département de physique de l’université de Cambridge, par des jeunes qui se sont lancés à faire un microscope qui coûte autour de 50 €, parce qu’il y a une webcam dedans, ou un Raspberry. Il est complètement imprimé en 3D. Il n’y a pas de pièce mobile tout est fondé sur la flexibilité du plastique. Mais il faut être un peu costaud pour en faire la conception parce qu’il faut bien connaître comment marche une imprimante 3D. Sur le côté, vous avez le schéma optique.
Il y a une petite histoire dernière. Il y a eu un article dans le journal Review of Scientific Instruments qui est sorti en 2016. Et il y a quinze jours, dans le journal Le Monde - Afrique, il y a eu un article sur un jeune docteur camerounais qui a utilisé ce microscope pour faire des images de frottis du col de l’utérus qu’il a envoyées dans la capitale. Ensuite, les médecins peuvent regarder les images et décider si c’est pathologique ou pas. C’est le premier exemple que je vois d’utilisation d’un instrument en open source directement en Afrique. Deux ans ce n’est pas beaucoup.
Ensuite sur le côté vous avez un autre microscope qui est équipé d’une série de LEDs à différentes longueurs d’ondes. Ce qui permet de faire de l’analyse multi-spectrale à la fois en diffusion et en réfraction. Et grâce à cette analyse multi-spectrale, on peut déterminer les globules rouges qui sont affectés par la malaria. Donc ça fait des instruments qui sont très peu coûteux, mais il faut quand même les construire.
Ensuite, au-dessous, vous avez un instrument pour l’éducation qui est complétement imprimé en 3D aussi. C’est un collègue bolivien qui l’a réalisé. Ça permet de disperser la lumière, c’est un petit spectromètre, et on peut l’attacher à un smartphone et donc on peut avoir directement l’analyse de la lumière.
Le dernier graphe montre la croissance du nombre d’articles concernant le matériel en source ouverte. Vous voyez, il y a une grosse croissance de ce matériel.
Cela dépend des pays : beaucoup de ces articles sont publiés aux Etats-Unis, un petit peu en Europe, très peu en France, parce que la France est un peu élitiste et ne s’intéresse pas à ce genre de choses. Mais il y a beaucoup de jeunes européens qui s’intéressent et qui ont lancé une organisation qui s’appelle GOSH pour Global Open Science Hardware. Je vous conseille d’aller voir leur site. »