Un documentaire met les chercheuses africaines sur le devant de la scène
Le documentaire de Kate Thompson-Gorry intitulé Femmes et sciences en Afrique, une révolution silencieuse montre aux jeunes femmes africaines que se lancer dans la science est un défi possible et important, même dans un continent où de nombreuses carrières sont encore liées au genre. Le documentaire a été réalisé en collaboration avec Canal+ International et la Fondation L'Oréal. Sa présentation a eu lieu en ligne (voir ci-dessous).
Le documentaire traite de l'engagement des femmes dans les sciences dans divers pays africains. L'exemple direct de la passion des femmes et de leur engagement en action menant à d'importantes réalisations est la plus puissante source d'inspiration pour les jeunes femmes d'aujourd'hui.
Différents champs de recherche
Femmes et sciences en Afrique, une révolution silencieuse se concentre sur des chercheuses engagées dans différents domaines de recherche, tels que la physique, les mathématiques, l'astrophysique, la chimie, l'immunologie, l'ingénierie et la technologie. Ces femmes ont toutes en commun une merveilleuse ténacité à poursuivre des objectifs scientifiques et un lien fort avec leur continent. Leur contribution au développement de l'ensemble du continent africain est essentielle.
Ces scientifiques brillantes et déterminées renversent les idées reçues. Elles démontrent non seulement que les femmes sont un véritable atout pour la science, mais aussi que des recherches scientifiques de haut niveau peuvent être menées en Afrique, attirant des scientifiques du monde entier. En outre, les recherches menées par ces femmes répondent à des besoins locaux spécifiques et proposent des réponses à des problèmes concrets.
Une prix Nobel
Mais qui sont ces femmes ?
Pour n'en citer que quelques-unes, Wangari Maathai, biologiste, est la fondatrice du mouvement de la ceinture verte et lauréate du prix Nobel de la paix. Ce mouvement vise à l'autonomisation des femmes, ainsi qu'à la lutte contre la déforestation au Kenya par des actions de plantation d'arbres en masse.
De la nanochimie pour purifier l'eau
Kate Thompson-Gorry interviewe ensuite Tebello Nyokong, une nanochimiste sud-africaine dynamique qui développe des filtres qui purifient l'eau des rivières afin de la rendre potable. De nombreuses jeunes chercheuses africaines font partie de l'équipe internationale qu'elle dirige.
Les femmes africaines sont également actives dans le domaine de la santé, comme l'immunologiste Francine Ntoumi. Elle est à l'avant-garde de la lutte contre les maladies infectieuses, notamment le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et la COVID-19, grâce à des interventions directes sur le continent et à des recherches de pointe.
Des actions par capillarité
Ces interventions sont décrites comme des « actions par capillarité » : des actions concrètes de grande envergure menées sur des territoires entiers, y compris les petits villages, et à tous les niveaux de la population. Comme les capillaires, les petits vaisseaux sanguins qui atteignent toutes les parties du corps, alors que les artères et veines principales n'atteignent que les organes importants.
L'Afrique est le contexte idéal pour la recherche dans de nombreux secteurs, notamment l'astronomie. L'astrophysicienne Zara Randriamanakoto participe à l'étude du cosmos en utilisant le radiotélescope Arivonimamo à Madagascar, qui fait partie du réseau de radiotélescopes Square Kilometre Array (SKA).
L'éducation scientifique des jeunes africaines
Cette chercheuse brillante présentée dans le documentaire est également consciente que l'avenir de la science sur son continent réside dans les générations futures. C'est pourquoi elle s'engage personnellement dans la promotion de l'éducation scientifique auprès des jeunes filles africaines, sachant que nourrir la curiosité des enfants est une étape fondamentale du développement. Grâce à l'association Ikala STEM, Zara Randriamanakoto suscite l'enthousiasme de nombreuses jeunes filles malgaches pour les sciences, l'ingénierie, les mathématiques et la technologie.
Avec leur personnalité énergique et leur détermination, les réalisations des femmes dans le domaine des sciences en Afrique sont une puissante source d'inspiration et favorisent un changement des mentalités en Afrique et dans le monde entier.
Laura Strolin, Université de Genève, Suisse
Cet article a d'abord été publié par la Lettre d'informations de la physique africaine - © American Physical Society. Il a été traduit en français par Afriscitech.
Regardez le film ici :